jeudi 14 janvier 2010

La new-yorkaise ( je suis misanthrope, pas misogyne 2/3 )


Continuons notre petite série d'articles misogynes.
Je vous évoquais dans le précédent un type de femme, la new-yorkaise. Étendons-nous sur elle si je puis dire, en gardant à l'esprit qu'elle préfère être au-dessus.

Gardons-nous également d'oublier qu'il ne s'agit là que d'un stéréotype. Grossier qui plus est, et véhiculé essentiellement par les médias, ou plus exactement de ma perception de ceux-ci, mal digérée et régurgitée pour dépeindre la trentenaire occidentale & urbaine. Enfin un certain type, celui que l'on retient. Nous délaisserons donc la chômeuse quadragénaire abimée par le temps, le tabac et par son mari alcoolique, au profit d'une femme plus charismatique. L'être humain en détresse n'est pas super vendeur s'il n'est pas fuckable (sexy).
...Si vous n'avez pas aimé l'article précédent, Grognasserie, machisme et autres joyeusetés des rapports humains, vous n'apprécierez pas d'avantage celui-ci.

Cette new-yorkaise donc, qui est-elle ?
Vivre dans la ville qui ne dort jamais et être une femme trentenaire ne sont pas des conditions sine qua non. Du moins être une femme adulte, ni trop jeune, ni trop vieille, est préférable.
Concrètement la "new-yorkaise" type est active et dynamique, indépendante, affichant son célibat et son émancipation sexuelle avec fierté voir arrogance. Ayant laissé sur le bord de la route sa candeur pour aller se confronter avec le monde du travail, la new-yorkaise est une battante. Elle n'a certes pas gagné toutes ses batailles, mais a su développer rapidement un cynisme dont elle abreuve ses collègues à la pause café et ses fréquentations en soirée. Bosseuse carriériste, elle n'hésite d'ailleurs jamais à affiner son réseau social, saisissant la moindre opportunité pour participer à des réunions improvisées blablatoires et hautement productives, ou à twitter les évènements trépidants qu'elle vit. À noter qu'elle peut par snobisme mépriser ce qui n'est pas hype ou est devenu has been, et a forcément un avis sur ce qui l'est (hype = tendance).
Ainsi il est commun qu'elle méprise Facebook devenu trop populeux et par conséquent pas assez sélect. Avoir fessebouque comme ce con du second qui en parlait dans l'ascenseur ? Clairement pas non !

La façade, les actes, autant que l'avis lui apparaissent cruciaux. Autrement formulé, les apparences ne lui suffisent pas, il faut pratiquer et communiquer sur soi. Ou encore, être expérimentée, dynamique et savoir se vendre. Savoir se vendre, donc ne pas coucher pour progresser, ou alors surtout que cela ne se sache pas ! Forcément : la new-yorkaise est compétente et sait faire valoir ses qualités, donc pas besoin de passer à la casserole, ce serait une terrible faute de goût digne une jeune provinciale. cqfd.
Oui il se trouve que la new-yorkaise n'est pas ou n'est plus une jeune provinciale. Je vous le disais, on ne la rencontre que dans les métropoles les plus porteuses professionnellement. On l'y croise aisément, arpentant le macadam ou dans le métro. Son mode de vie lui évite de faire du sport en salle pour entretenir une ligne élancée... si sa génétique ou sa gourmandise ne joue pas en sa défaveur.
Il existe aussi des provinciales aux allures de new-yorkaise. Contraintes de se déplacer dans des citadines de part la médiocrité des transports en communs régionaux, cela complique considérablement la donne pondérale du fait de l'absence de marche aux changements de métros.

Autre trait notable, la new-yorkaise, peu encline à se laisser marcher sur les pieds, n'accepte pas facilement les concessions et n'hésite pas à le faire savoir même si elle se prétend ouverte d'esprit, voir affranchie de tous préjugés - elle est bien trop intelligente pour en avoir. En fait, elle confond compromis et concession.

Avenante, sûr d'elle et d'une allure altière lui conférant le charme de ce qui est inaccessible, elle parvient à s'attirer les grâces de tous ceux qui n'ont pas perçu la tromperie. Car il y a tromperie.
D'une part, la new-yorkaise n'a rien d'inaccessible puisqu'elle jouit de son émancipation. D'autre part, son détachement n'est qu'une barrière pour éviter les blessures de l'échec, et la dépression "saisonnière" n'est jamais très loin.

Quoiqu'il en soit elle a l'image d'une femme forte, charismatique. La femme, comme elle est parfois chantée depuis les années 80, à ceci près qu'elle n'essaye plus de faire un bébé toute seule - cela entraverait sa liberté, et en cette période de crise... Elle préfère manger japonais plutôt que Mac Do', ce qui lui évite d'être tentée en présence des têtes blondes et hurlantes de l'aire de jeu. Elle pense à tout en effet. Enfin, surtout aux conséquences.

Bref, la new-yorkaise est aussi adorable qu'exaspérante une fois que l'on a cerné son mode de fonctionnement.

De mon point de vue, son principal problème est d'avoir développé des défauts plutôt masculins en convoitant les rangs de pouvoir des hommes. Excès de combativité, égoïsme, hyper-activité hormonale en quelque sorte.
Pour autant, elle conserve les défauts plutôt féminins inhérents à sa condition de femme. Ainsi sa sensibilité n'est jamais loin la contraignant à un travail sur soi pour éviter crises de nerfs et dépressions. Séances chez son psy, bouteilles de vin avec les copines ou soirée chocolat sur le canapé, sont autant de remèdes auxquels elle s'adonne pour retrouver son self-control. Néanmoins, elle sera toujours plus angoissée à l'idée de prendre le dernier métro que ne l'est la gent masculine.

Principal prix qu'elle doit payer : sa difficulté à s'impliquer sentimentalement. Une relation amoureuse suivie - où elle devrait s'investir - est un frein à sa carrière professionnel. De plus les hommes sont si peu autonomes sans une femme pour les seconder, qu'ils sont de vrais boulets. La new-yorkaise a une nette tendance à la misandrie, faute d'accepter l'homme autrement que pour des critères de performance / rapport de forces, ou de satisfaction personnelle qu'il lui apporte.

En somme la new-yorkaise est un homme en pire dans bien des domaines. De là à dire que c'est une des raisons de son charme exaspérant il n'y a qu'un pas, puisqu'il paraît - si l'on en croit certains spécialistes- que chaque homme recèle en lui une homosexualité latente.
Sûre de ses charmes et de ses qualités (pugnacité, opiniâtreté, méthodique et multitâches), elle n'hésite pas à penser qu'elle est supérieure à l'homme et peut s'en passer. C'est pas faux. Mais ce n'est pas une raison pour le montrer.
Elle a mis de coté la compassion discrète qu'avaient jusqu'alors les femmes pour les hommes et leurs nombreux travers. Dommage dirais-je, mais c'est un point de vue masculin.

(promis, le prochain article sera sur la condition du mâle moderne et du peu de tendresse que j'en éprouve.)

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