mardi 31 décembre 2013

Dieudonné

extrait du forum de Kraland Interractif

> Heil
> Salut o/
> Bonsoir.

( ouverture faite par un intervenant qui m'a fait rire )

Cette maigre et maladroite introduction faite,

Dieudonné me fait rire. Pour ses sketchs, ses personnages et leurs interprétations. Ce serait intellectuellement malhonnête d'affirmer que je ne suis pas plus indulgent envers ce qui me fait rire, qu'envers ce que je trouve pas drôle.* D'où cette précision qui me parait importante, car je ne prétends pas être objectif. En revanche je vais dire les choses avec sincérités, sans volonté de provocation ni humour noir.
*pour comparaison, exemple d'humour contestable que je trouve pas drôle ( et qui n'est pas de Dieudo ) : dire "ben mange alors !" à un SDF qui est assis sur le trottoir avec un carton "j'ai faim" entre les genoux.

Voilà.

Précision faite, donc,

Si Dieudonné me fait rire, je ne souscris pour autant pas à toutes ses paroles ni toutes ses démarches hors spectacles, ni même à tous ses choix sur scène. J'ajoute que je n'ai d'ailleurs pas vu "Le Mur".

- Faurisson : Donner la parole à Faurisson sur scène justement, je ne trouve pas ça drôle. Provocateur, certes, mais pas drôle. La démarche aurait été moins ambigüe je crois, en faisant intervenir un petit vieux lui ressemblant de loin. La venue de l'original est plus marquante, mais justement en procédant ainsi la forme phagocyte le fond du prix de l'infréquentabilité, qui est que l'on devrait pouvoir fréquenter qui l'on veut sans subir de procès d'intention. ( ce qui est bien différent du fait d'avoir ou non le droit de donner la parole à qui l'on veut sur scène ).
- Soral & Co. : Suite logique de ce que je viens d'écrire, peut-on reprocher à Dieudonné les propos de Soral, de Jean-Marie ou d'autres ? Peut-on lui reprocher d'être ami avec eux ? Je considère que l'amitié ne se résume pas au fait de partager un même regard sur les choses. Bien au contraire même, ai-je envie d'affirmer. Il est clair pour certains, que l'être qu'ils méprisent ne mérite aucun ami et devrait être banni de la société. Pour moi là n'est pas la question. De fait, je peux avoir comme amis des gens avec qui je suis en profond désaccord sur certains sujets, et ce serait une erreur que de croire que parce qu'ils sont mes amis je souscris à l'ensemble de leurs dires, de leurs actes, de leur œuvre.

- politique : Dieudonné ne m'a jamais intéressé politiquement, et je trouve pas plus mal que son sa tentative de parcours politique soit restée en berne, car il est bien meilleur en humoriste. Ceci étant je peux le rejoindre sur certains points, comme le fait que je trouve grandement critiquable la politique israélienne concernant la bande de Gaza. En ce sens j'ai trouvé son sketch du colon juif pertinent. Comme lui je considère qu'il y a un lobby juif, pour autant je ne considère pas qu'il faille absolument combattre ce lobby plus que les autres ( je n'aime pas les lobbies et les groupes de gens qui ne défendent que leurs intérêts, tout simplement ).

- les juifs : peut-on critiquer / se moquer des juifs ? Selon moi, tout le monde est critiquable et une moquerie, si elle n'est jamais agréable sur le moment, aide celui qui la subit à ne pas trop se prendre au sérieux si tant est qu'il ait un peu de recul et soit pas trop con. Quand à la critique, personne n'est parfait, on est tous critiquables, même les fanatiques juifs et les défenseurs du sionisme. D'ailleurs j'ai cru comprendre que la colonisation de la bande de Gaza est critiquée y compris par certains juifs et certains israéliens. Je suis pas sûr qu'il y avait proportionnellement autant de français à critiquer la colonisation de l'Indochine et en rire à l'époque. Ensuite il faut être logique : soit on critique tous les communautarismes religieux, soit on tombe dans le combat contre une communauté ciblée, exemple l'antisémitisme.

- Dieudonné en fait-il trop ? J'ai envie de dire que c'est extrêmement subjectif. Chacun aura sa réponse. Pour ma part je trouve que en effet, sur certains points il en fait trop, y compris sur scène. Sur le lobby sioniste principalement. Revenir encore et encore dessus c'est trop et ça tue le comique de répétition. D'une part parce que je ne trouve pas ses sketchs sur le sionisme et / ou les juifs comme étant les plus réussis de son répertoire, donc que ça ne mérite pas de rappel, d'autre part parce que les sujets autres ne manquent pas. Heureusement Dieudonné a d'autres centres d'intérêts que le sionisme dans ses spectacles. D'ailleurs j'adore ses accents et sa façon de camper des personnages très divers. La diversité c'est bien dans la vie, et c'est fun en spectacle, donc trop de juifs Faurisson lol cat X tue le juif Faurisson lol cat X. ( remplacez X par l'individu, l'animal, ou groupe d'individus, d'animaux de votre choix. )
( notez l'habile conclusion renvoyant à l'intro )

PS : je vous invite à écouter ce que Dieudonné affirme en Iran devant les caméras. C'est particulièrement intéressant pour voir qui il est derrière l'humoriste. Particulièrement décevant aussi pour un amateur de ses sketchs, lorsqu'il dit ce qu'il pense sans détour dans un pays où il ne peut être condamné pour antisémitisme. 

mercredi 18 décembre 2013

De notre langue

Je n'écris pas bien le français, mais je l'aime. Je suis médiocre en orthographe, en grammaire, malgré un vocabulaire plus étoffé que la moyenne des français. Bref j'aime la langue, j'aime les langues, même si elles ne m'aiment pas.
Ceci étant, est-ce que je veux une simplification alors que ma maîtrise linguistique est plus qu'approximative ? non. Parce que je ne suis pas pour le nivellement par le bas. Parce que lorsque je regarde un documentaire des 60's où l'on interview des jeunes français dans la rue, je me rends bien compte qu'ils s'expriment mille fois mieux que ceux de maintenant.
Alors c'est pas que je suis passéiste, que je suis dans le cétémieuavant, mais ce serait une escroquerie intellectuelle que d'affirmer que le niveau de notre langue maternelle n'est pas en chute libre. La faute à qui, à quoi, je ne sais pas. Tous les autres pays me semblent pas dans notre cas. Mais c'est dramatique.
Je me souviens alors que j'étais encore à la fac, d'un camarade venu des banlieues qui s'extasiait sur le parler des quartiers comme on dit. Où l'on ne dit plus cinéma, ni même ciné, mais "ness" et que c'est super.
Alors oui, la langue française n'étant pas une langue morte, il est normal qu'elle évolue.
Mais non, réduire le nombre de mots du langage de tous les jours, en en réduisant de surcroit le nombre de syllabes, revient à accepter d'oublier de parler, d'articuler, pour ne plus s'exprimer que comme des singes. OU AH BOU GRA. Super.
Mais je ne désigne pas comme coupable que les jeunes des banlieues. Non. Les cols blancs qui usent de termes anglosaxons à la mort-moi-la-bite comme "impacter" au lieu de dire influencer, affecter, engendrer, induire et j'en passe, sont tout aussi coupables de médiocrité verbale. Ils peuvent se foutre de Ségo et de sa bravitude, mais dire impacter sans savoir en exprimer l'idée dans sa langue natale c'est de la merde. Autant dire "truc" ou "stroumphement" à chaque phrase. Voilà.

Maintenant au sujet des disparités de niveau entre les gens, il est évident que lorsque je lis des messages avec des fautes si grosses qu'un enfant de primaire oserait à peine les faire, non seulement ça ne me donne pas l'envie de lire, mais en prime ça fait passer l'auteur pour un con. Clairement. Quitte à passer pour une personne arrogante. Et j'en viens donc à un autre point : trop bien parler, est parfois un inconvénient. En usant d'un langage châtié, même naturellement, l'interlocuteur qui n'y à pas accès peut se sentir insulté. Ainsi, s'il convient de parler justement parmi des cadres, il est préférable inversement de parler comme un illettré dans les quartiers un peu paumés. Et encore, je dis parmi les cadres, mais même parmi eux, il faut prendre garde de ne pas froisser les sensibilités en usant de mots qui laissent à l'interlocuteur une sensation de mal comprendre, et d'être pris pour un sot. Sans parler de la longueur des phrases... je ne le sais que trop bien, mes phrases sont trop longues pour 98,8% des gens et ne sont ni lues ni comprises, alors qu'elles ne me semblent pas si incompréhensibles que cela. Ajoutons quelques mots qui ne sont pas parmi les 500 du langage courant du crétin moyen, et me voilà ni lu ni écouté, encore moins entendu. ( ce qui est une faute de ma part si je ne me mets pas au niveau de mon interlocuteur, certes. )

Ceci étant, ce qui m'inquiète, c'est qu'il semble communément admit dans la pratique, que celui qui s'exprime comme un chef naturel - donc comme modèle, le fait avec peu de mots, des mots simples, des phrases courtes, directes, sans fioriture. Perso je trouve ça naze. Mais faut croire que c'est pas juste une mode, que c'est la base pour se faire obéir : des phrases simplifiées, sans équivoque. Sans même le mot "équivoque" dedans en fait. Sujet, verbe, complément. Quelques centaines de mots tirés des dizaines de dizaines de milliers possibles, pour être bien sûr qu'il n'y ait ni flottement ni zizanie dans les rangs de l'auditoire. Super. T_T

( donc non, il ne faut pas simplifier, sauf à accepter d'emblée de devenir nous-même un jour le tiers monde des pays en voie de développement devenus développés. )

PS : le langage dans sa complexité et sa richesse est la première chose qui nous distingue des autres animaux. Avoir une activité pour être en bonne santé, ou apprendre à programmer sans être foutu de savoir faire du feu et s'exprimer intelligiblement dans sa langue natale, c'est de la merde. Je le dis comme je le pense.
PPS : je laisse à d'autres le soin de développer sur des thèmes comme "on ne peut pas se connaître si on ne sait pas s'exprimer" ou "sans les mots il ne reste que la violence".

vendredi 1 novembre 2013

Bonne phrase #2

J'ai des hommes défendant les femmes plus que les hommes, une image d'hommes émasculés qui ont honte d'avoir un pénis et qui mettent la femme sur un piédestal. Donc des hommes qui ne sont pas pour l'égalité mais la domination de la femme, des hommes brisés et châtrés par une éducation les ayant culpabilisé d'être des hommes.

Autant ça me choque pas que les femmes défendent leur chapelle et les mecs la leur, ou que les uns et les autres militent pour une vraie égalité, autant les hommes qui prônent "les femmes au pouvoir" comme réponses aux problèmes de société ça ne fait que démontrer le problème qu'ils ont avec leur propre identité.

samedi 7 septembre 2013

De la beauté

Je m'imaginais expliquant au frère d'un très bon ami, concernant sa beauté, qu'elle était en définitive inutile à l'humanité. Mais campons le décor que vous compreniez.

Il est jeune, grand, et beau comme un dieu grec au point que toutes les femmes, jeunes ou vielles, se retournent sur son passage.
Mais mis à part cette qualité qui lui accorde prestance et assurance, faisant de lui le parfait mâle alpha, du moins en apparence, a-t-il en lui de ces qualités qui font de lui un être évolué ?

Souvenez-vous... l'humanité s'est construite entre autre, sur son besoin pour survivre de développer des atouts permettant de surmonter ses carences. L'être humain comparé aux animaux contre qui il doit combattre pour survivre dès l'aube de son histoire, n'a ni la force ni la résistance pour lui. Son cerveau lui permis de compenser ses faiblesses et ainsi, de fil en aiguille, l'humanité se fit. 

Reprenons à présent ce bellâtre. Jeune, insouciant, la vie devant lui, les femmes déjà pour lui, la force présomptueuse de l'adolescence toujours là, nous pouvons pour ainsi dire, qu'il n'a qu'à se baisser pour ramasser ce qu'il n'a pas eu à travailler pour l'avoir. D'ailleurs en bon vendeur de voiture delux-d'occasion, il n'a ni participé à la conception ni à la production des dits véhicules, et se contente de vendre ce qui ne lui appartient pas ( dépôt vente il me semble. ). 
... a-t-il eu seulement à savoir lire et écrire correctement, calculer comme il se doit pour pouvoir parvenir à faire cela ? non. Ses gênes étant favorables, il n'a pas eu besoin d'avoir en classe un bon bulletin. Pas besoin de diplôme. Même pas besoin de fonds pour obtenir la confiance qui serait refusé à un sub-saharien. 

Et bien j'affirme que ne devant pour subsister développer aucun talent de plus que ceux que la nature lui a donné, par soucis d'économie d'énergie il n'en développera pas pour se consacrer plutôt à sa prospérité ludo-sexuel et de fait, il n'apporte rien à l'humanité ( sinon que des gênes qui ne favorisent aucun développement personnel humain ). Triste destin pour notre espèce animal que de devoir encore compter sur la volonté des femelles d'avoir un si beau mâle alors que ce n'est en rien un gain, ni pour elle ( tromperie, superficiel ) ni pour la société. Merci le génome humain, d'avoir prévu son auto-destruction avant que nous fassions sauter la planète.

samedi 13 juillet 2013

Ces érudits scientifiques du web ( aka les nouveaux messies )

Tout d'abord, je prends soin de vous faire savoir que je ne valide pas le contenu du site http://www.intelligence-humaine.com, puisque c'est de lui que je veux parler, et des auteurs qui prennent possession comme lui d'un nom de domaine pour promouvoir des "idées sérieuses et scientifiquement avérés".

Je vous laisse donc visiter http://www.intelligence-humaine.com, avant de revenir poursuivre la lecture de mon post...

...Alors pourquoi ? mais WTF ? Tous les classiques du trompe-l'œil scientifique sont-ils présents sur ce magnifique site ?

- Une introduction sommaire faite du vœux pieu de l'objectivité « sans compromission à l'idéologie et au politiquement correct » ( rien de moins )
- Suivit d'un diaporama "pour les nuls" sur ce qu'il faut bien comprendre avec,
- Des citations d'auteurs illustres prises hors contexte au compte de l'auteur du site
- Des menus racoleurs
- Une avalanche de chiffres invérifiables
- Pas de confrontation d'études
- Des conclusions sinon toujours partisanes du moins franchement rapides.

Ajoutons à cela :
- Une "équipe" de rédacteurs non présentée
- Un nom unique - Jean Hansen - inconnu de Google et probablement des revues scientifiques ( Facebook n'en est pas une )
- Un Livre d'Or haut en couleurs.


Une question en fait, a déclenché mon désir d'écrire en retour : Est-il donc suffisant de tenir un discours "construit" contredisant celui du politiquement correct pour qu'il se pare des atours des plus grandes révélations et découvertes scientifiques ?

mardi 18 juin 2013

Consummation

Civilisation de la consommation, civilisation qui se consume.
Alors qu'il n'y a pas si longtemps l'on produisait ce que l'on consomme, y compris dans les rares moments de temps libre et de divertissement, aujourd'hui l'on ingurgite de plus en plus et l'on sait créer de moins en moins.
Avant alors que pour s'amuser l'on jouait soi-même de la musique, et l'on fabriquait ses propres jouets de fortune, l'on en est réduit à devoir compter sur ce dont la grande distribution nous abreuve, tels des canards gavés en batterie.
Notre société peut-elle y survivre ? Je ne crois pas.

dimanche 16 juin 2013

Extrait

J'ai souvenir d'une analyse de sociologue qui expliquait fort bien que les chaînes publiques ne doivent surtout pas être trop spécialisées ( même si depuis son explication déjà lointaine, elles le sont devenues un peu en se partageant le travail. )

En gros sa réflexion est que les médias généralistes ont à l'échelle de la société un rôle de lien social. Une série comme les experts, le JT bien sûr, le film du dimanche, des émissions comme des racines et des ailes.. un évènement sportif, autant de références culturelles et d'actualités communes pour des gens d'horizons très divers et de toutes les classes sociaux culturelles. Autant de sujets de conversations et de goûts communs développés potentiellement, et ce malgré l'âge et les revenus, etc.
Bref cela participe à la cohésion sociale : une langue, des références communes, des goûts partagés.

À contrario trop d'émissions élitistes ou simplement trop ciblées morcellent la culture et accentuent l'incompréhension entre les gens avec de moins en moins de choses à se dire. ... et ne rien avoir à échanger c'est le premier pas vers le conflit. D'où le fait que la télévision publique doit, même si elle n'est pas la seule, proposer en premier lieu des émissions intéressant le plus grand nombre, sans perdre de vue la valeur culturelle et l'information certes, mais avec des spectateurs.

mercredi 10 avril 2013

Droit sinon devoir de réponse

Je repensais depuis plusieurs semaines à cet article que j'avais lu. Chronique from the Asylum, du Shinning's man, dans Metallian. J'achète en kiosque chaque numéro de ce magasine depuis qu'un pote m'a dit un jour de 1996, "tiens y a une nouvelle revue avec un CD excellent pour 18F" ... ou peut-être 16*. Je sais plus, mais c'était vraiment pas cher au regard de ce que certains CD coûtaient déjà. ( 160F Anthrax, fallait vraiment que je l'aime ce groupe... )

Mais revenons à nos moutons. Noirs.

Cela fait donc quelques années, que j'attends la sortie des Metallian, préférant aller au bureau de presse local quitte à demander à ce qu'il mette en rayon un nouveau titre. Plus longtemps encore, que je garde religieusement un vieux hors série d'un concurrent datant de 91 ou 92, de ce qui serait appelé ensuite le Big 4. Et je vous passe la joie que j'éprouve lorsque je mets la main sur une version authentique de l'édition française à la pochette verte de Ride the Lightning.

Seulement voilà, comme d'autres, je me suis mis au numérique. Pas que j'aime pas les vieux vinyles, je viens d'ailleurs vous dire le contraire. Juste que je suis plus un gamin qui peut acheter les Maiden, Metallica et autres Anthrax à l'aveugle. Seventh Son, le Black Album, Sound of a White Noise sont passés par là, apportant à leur sortie la petite amertume de constater que même les pointures ne me satisfont plus à coup sûr. Alors je me suis mis à traîner à la médiathèque, découvrant des perles pour une somme modique m'amenant à acheter une réédition numéroté de Satan Joker, enrageant lorsque je loupe en occasion un picture disc découpé de Megadeth parce que j'ai pas 8£ sur moi, et j'en passe... Maintenant ? Maintenant à la place je file écouter sur Youtube pour me faire une idée. Je découvre non moins émerveillé un Jaccob's Ladder, j'explore la toile, j'affine mes goûts au détour d'un lien contextuel. Et si ça me plaît vraiment, même que ça m'arrive de chercher une édition collector.

Acheter comme un dévot ce que le "bon" disquaire du coin a, n'est pas ma façon de faire. Avant, on avait les platines double k7. Déjà taxées au passage pour la SACEM. Même si on s'en servait pour s'enregistrer soi-même. Puis le CD-Rom, bien vite taxé lui aussi pour cette même raison, même si les détracteurs du droit à la copie privée oublient cela. Enfin le MP3, et sa capacité à délivrer du son dans nos oreilles plus vite que jamais. Plus vite dans nos crânes, plus vite dehors aussi. Fini l'époque où l'on pouvait se mentir sur la qualité d'un album pour se convaincre de pas s'être fait entubé de l'avoir payé. Fini aussi pour partie la découverte d'un groupe entres potes. Certes. Maintenant on avale d'une façon plus froide voir clinique ce que l'on découvre. On zappe, on exige d'être immédiatement pris en otage de ce que l'on écoute. Certains n'achèteront rien, combien tomberont sous le charme d'un groupe qu'ils fonceront voir en concert arborant avec fierté leur dernier T-shirt ?

Le téléchargement illégal tue l'industrie de la musique ? DE LA MERDE. L'industrie qui veut nous faire payer ce que l'on écoutera pas longtemps, peut-être qu'elle y passera et encore j'en suis pas sûr ce serait trop beau. La musique elle-même ? Il va me falloir de meilleurs arguments M. Kvarforth. Il est établit pour la culture d'une manière générale, que le public qui consomme, le fait par les différentes opportunités qui s'offrent à lui. Pas juste gratuitement ou illégalement. C'est vrai pour ceux qui fréquentent les bibliothèques, ils ont leur propre collection. Les cinéphiles avertis ne se contentent pas de la soupe déversée dans les multiplex, ils braveront les zones DVD pour avoir une édition introuvable, rôdant du bureau sur toutes les plates-formes de téléchargements qui passent... et les fans de musique sont-ils plus dociles envers les distributeurs ? La mauvaise plaisanterie que voilà. D'autant que le marché de l'occasion regorge de perles rares, de joyaux véritables... tous revendus sans que ni artistes ni les maisons d'éditions ne touchent un kopeck.

Vous trouvez qu'un album de qualité ( comprendre, qui mérite d'être acheté ) qui sort aujourd'hui est vendu à moins d'exemplaires qu'un Peace of Mind ou qu'un Symbolic ?  Sérieux ? Ben j'attends les chiffres. Et pas ceux des majors qui viennent avec leur larme de crocodile nous dire qu'ils sont en train de crever.

Notez qu'ils "doivent" avoir raison puisque la loi puni potentiellement plus sévèrement les pirates qu'une personne agressant gratuitement un passant l'envoyant à l'hosto. 3 ans de prison et 300000 € d'amende, encouru par les pirates, excusez du peu, y compris pour des œuvres qui ne sont plus disponibles dans le commerce.

Sur ce bonne réflexion avec cette "partie 2" officieuse en contrepoids de ce qu'un artiste aigri peut avoir à dire de pas réussir à vivre de son art sans à coté.

Benoît, 39 ans, obscur metalleux gaulois parfaitement inconnu.

*en fait 15F, numéro de juin 96.

Le ruisseau et la sardine

Le ruisseau s'ennuyait. Il n'y avait plus de poisson au cœur du cours d'eau.

Alors, il essaya d'étendre ses bras, mais ceux-ci avaient bien sur mal à traverses les villes et les grandes rues noires pour explorer les mares et les étangs.

Une nuit, alors qu'il rêvait à la compagnie qu'il trouverait - serait-elle une sirène ? - il entendit un rire. Un petit rire, léger et cristallin qui venait d'un bois non loin. Un petit rire de sardine et le ruisseau frémit de joie en écoutant cette voix. La surface de son eau ondulait comme bercée par le vent, suivit un ancien chemin. La sardine serait-elle là ?

la Terre, le Diable, et le Feu

"[...] et ainsi s'en reviennent les Gardiens qui nous préservent de l'Apocalypse."
Ou comment ceux qui bougent jamais leur cul pour descendre dans la rue contre les dictatures, se levèrent.

Car oui, c'est bien de ceux-là que je vais vous parler.
Ceux qui descendirent - ou montèrent, c'est selon - à Paris, le dimanche 13 janvier 2013.

À la base j'avoue, j'étais plutôt contre le mariage pour tous. Et l'un dans l'autre* j'avais sensiblement le genre d'arguments que les manifestants ont, quoi que sans moralisme ni avis aussi tranché. Le mariage c'est un homme une femme, c'est la norme, il y a d'autres dispositifs légaux par ailleurs, en gros.

Mais de voir ce petit monde bien propret marcher dans la rue non pas lutter contre la perte d'un droit, mais pour interdire qu'il soit partager avec des gens différents d'eux, m'a fait changé d'avis :

Au nom de quoi se faire un devoir de manifester pour qu'une communauté ne puisse avoir la vie la plus normale possible, avec les mêmes droits, les mêmes devoir ?

Cette marche contre le mariage gay et lesbien m'a énormément gêné. Pour ne pas dire choqué.
D'abord parce qu'il m'a renvoyé l'image de mon propre avis dans les dents. Celui que je pouvais avoir avant. Celui qu'une société m'avait amené à avoir depuis l'adolescence sur ce que l'homosexualité était tolérable mais non souhaitable. Une manière nonchalante de la rejeter derrière un "ils font ce qu'ils veulent c'est leur cul", sous-entendu "mais qu'ils viennent pas se bécoter devant moi" alors que l'on est beaucoup plus tolérant avec un couple homme femme.
Ensuite, parce que manifester pour que les homos n'aient pas le même mariage que les autres, n'est rien d'autre que de l'homophobie selon moi. Une façon de refuser d'être mis sur le même pied d'égalité, comme si c'était dégradant, comme si ça dévalorisait le mariage auquel ces manifestants tiennent tant. Il n'y a pas à tortiller : considérer que les homos ne peuvent avoir les mêmes droits et devoirs est homophobe. On peut toujours se cacher derrière le droit de l'enfant, ou argumenter qu'un gay peut se marier avec une lesbienne si ça lui chante, le mariage c'est l'union de deux personnes qui s'aiment. Considérer que c'est plus normal de se marier avec une personne de l'autre sexe sans l'aimer qu'avec la personne que l'on aime qu'elle qu'elle soit, est un combat d'arrière garde. Le genre de combat perdu d'avance que mènent les royalistes pour le retour de la monarchie, avec tout ce que cela suppose de privilèges des classes et de supériorités des valeurs passéistes sur l'évolution de la société.

Alors merci d'avoir manifesté, ça m'a ouvert les yeux sur le poids de mon éducation catho et le rejet de la différence qu'elle implique. Sur ce aimez-vous les uns les autres et bonne bourre !

* expression plutôt bien placée considérant le sujet, je suis pas peu fier. :)

PS : oui je sais le titre n'a à priori rien à voir. Ou pas. À chacun de faire en sorte que ce type de manifestations ne soit un pas de plus vers une nouvelle inquisition.