dimanche 11 janvier 2015

Art & intelligence

Plutôt que de m'interroger sur le manque de mobilisation que j'ai constaté dans les Alpes-Maritimes, dimanche 11 janvier 2015, moins de citoyens en hommage aux victimes à Charlie Hebdo et les jours qui ont suivi, … que pour descendre fêter une rencontre sportive…

Je me demande parfois, s'il ne faut pas plus d'intelligence comme lecteur qu'en tant qu'auteur, comme auditeur, spectateur, que compositeur, peintre, cinéaste…

Selon cette logique, je dois bien m'avouer avoir peur : craindre de rester un romancier incompris, alors que je suis confient en ce que j'écris pour mon roman ; et si j'étais le seul à pouvoir comprendre mon œuvre ? Quelle grande médiocrité que celle de celui qui n'est entendu que de lui-même.
Voilà pourquoi il n'est nullement besoin d'adhérer à la pensée d'un artiste pour aimer son œuvre et parfois, – souvent ? – en comprendre la portée mieux que son créateur, qui restera à jamais aveuglé, le nez collé à son processus créatif, prisonnier et, finalement, incapable de jouir de la magie qu'il engendre car il en connaît les ficelles.

Inutile donc, de souscrire aux thèses d'un auteur et, tout aussi futile de cautionner les motivations qui le poussent à écrire, le nourrissent, et lui donnent la force de finir : c'est hors sujet car en un sens, ne compte que l'œuvre, son créateur ne vient qu'après, au mieux, en bonus.
Je suspecte d'ailleurs que la vie de anonymes qui n'ont pas le temps pour être créateurs, est bien plus intéressante que celles des peintres, cinéastes, des musiciens, des écrivains, ou pire des bloggers – sauf à considérer les rencontres qu'ils font dans la vie et les enrichissent.


Je l'affirme sans savoir si j'ai raison ou tord, mais c'est ce que je crois.

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