mardi 31 décembre 2013

Dieudonné

extrait du forum de Kraland Interractif

> Heil
> Salut o/
> Bonsoir.

( ouverture faite par un intervenant qui m'a fait rire )

Cette maigre et maladroite introduction faite,

Dieudonné me fait rire. Pour ses sketchs, ses personnages et leurs interprétations. Ce serait intellectuellement malhonnête d'affirmer que je ne suis pas plus indulgent envers ce qui me fait rire, qu'envers ce que je trouve pas drôle.* D'où cette précision qui me parait importante, car je ne prétends pas être objectif. En revanche je vais dire les choses avec sincérités, sans volonté de provocation ni humour noir.
*pour comparaison, exemple d'humour contestable que je trouve pas drôle ( et qui n'est pas de Dieudo ) : dire "ben mange alors !" à un SDF qui est assis sur le trottoir avec un carton "j'ai faim" entre les genoux.

Voilà.

Précision faite, donc,

Si Dieudonné me fait rire, je ne souscris pour autant pas à toutes ses paroles ni toutes ses démarches hors spectacles, ni même à tous ses choix sur scène. J'ajoute que je n'ai d'ailleurs pas vu "Le Mur".

- Faurisson : Donner la parole à Faurisson sur scène justement, je ne trouve pas ça drôle. Provocateur, certes, mais pas drôle. La démarche aurait été moins ambigüe je crois, en faisant intervenir un petit vieux lui ressemblant de loin. La venue de l'original est plus marquante, mais justement en procédant ainsi la forme phagocyte le fond du prix de l'infréquentabilité, qui est que l'on devrait pouvoir fréquenter qui l'on veut sans subir de procès d'intention. ( ce qui est bien différent du fait d'avoir ou non le droit de donner la parole à qui l'on veut sur scène ).
- Soral & Co. : Suite logique de ce que je viens d'écrire, peut-on reprocher à Dieudonné les propos de Soral, de Jean-Marie ou d'autres ? Peut-on lui reprocher d'être ami avec eux ? Je considère que l'amitié ne se résume pas au fait de partager un même regard sur les choses. Bien au contraire même, ai-je envie d'affirmer. Il est clair pour certains, que l'être qu'ils méprisent ne mérite aucun ami et devrait être banni de la société. Pour moi là n'est pas la question. De fait, je peux avoir comme amis des gens avec qui je suis en profond désaccord sur certains sujets, et ce serait une erreur que de croire que parce qu'ils sont mes amis je souscris à l'ensemble de leurs dires, de leurs actes, de leur œuvre.

- politique : Dieudonné ne m'a jamais intéressé politiquement, et je trouve pas plus mal que son sa tentative de parcours politique soit restée en berne, car il est bien meilleur en humoriste. Ceci étant je peux le rejoindre sur certains points, comme le fait que je trouve grandement critiquable la politique israélienne concernant la bande de Gaza. En ce sens j'ai trouvé son sketch du colon juif pertinent. Comme lui je considère qu'il y a un lobby juif, pour autant je ne considère pas qu'il faille absolument combattre ce lobby plus que les autres ( je n'aime pas les lobbies et les groupes de gens qui ne défendent que leurs intérêts, tout simplement ).

- les juifs : peut-on critiquer / se moquer des juifs ? Selon moi, tout le monde est critiquable et une moquerie, si elle n'est jamais agréable sur le moment, aide celui qui la subit à ne pas trop se prendre au sérieux si tant est qu'il ait un peu de recul et soit pas trop con. Quand à la critique, personne n'est parfait, on est tous critiquables, même les fanatiques juifs et les défenseurs du sionisme. D'ailleurs j'ai cru comprendre que la colonisation de la bande de Gaza est critiquée y compris par certains juifs et certains israéliens. Je suis pas sûr qu'il y avait proportionnellement autant de français à critiquer la colonisation de l'Indochine et en rire à l'époque. Ensuite il faut être logique : soit on critique tous les communautarismes religieux, soit on tombe dans le combat contre une communauté ciblée, exemple l'antisémitisme.

- Dieudonné en fait-il trop ? J'ai envie de dire que c'est extrêmement subjectif. Chacun aura sa réponse. Pour ma part je trouve que en effet, sur certains points il en fait trop, y compris sur scène. Sur le lobby sioniste principalement. Revenir encore et encore dessus c'est trop et ça tue le comique de répétition. D'une part parce que je ne trouve pas ses sketchs sur le sionisme et / ou les juifs comme étant les plus réussis de son répertoire, donc que ça ne mérite pas de rappel, d'autre part parce que les sujets autres ne manquent pas. Heureusement Dieudonné a d'autres centres d'intérêts que le sionisme dans ses spectacles. D'ailleurs j'adore ses accents et sa façon de camper des personnages très divers. La diversité c'est bien dans la vie, et c'est fun en spectacle, donc trop de juifs Faurisson lol cat X tue le juif Faurisson lol cat X. ( remplacez X par l'individu, l'animal, ou groupe d'individus, d'animaux de votre choix. )
( notez l'habile conclusion renvoyant à l'intro )

PS : je vous invite à écouter ce que Dieudonné affirme en Iran devant les caméras. C'est particulièrement intéressant pour voir qui il est derrière l'humoriste. Particulièrement décevant aussi pour un amateur de ses sketchs, lorsqu'il dit ce qu'il pense sans détour dans un pays où il ne peut être condamné pour antisémitisme. 

mercredi 18 décembre 2013

De notre langue

Je n'écris pas bien le français, mais je l'aime. Je suis médiocre en orthographe, en grammaire, malgré un vocabulaire plus étoffé que la moyenne des français. Bref j'aime la langue, j'aime les langues, même si elles ne m'aiment pas.
Ceci étant, est-ce que je veux une simplification alors que ma maîtrise linguistique est plus qu'approximative ? non. Parce que je ne suis pas pour le nivellement par le bas. Parce que lorsque je regarde un documentaire des 60's où l'on interview des jeunes français dans la rue, je me rends bien compte qu'ils s'expriment mille fois mieux que ceux de maintenant.
Alors c'est pas que je suis passéiste, que je suis dans le cétémieuavant, mais ce serait une escroquerie intellectuelle que d'affirmer que le niveau de notre langue maternelle n'est pas en chute libre. La faute à qui, à quoi, je ne sais pas. Tous les autres pays me semblent pas dans notre cas. Mais c'est dramatique.
Je me souviens alors que j'étais encore à la fac, d'un camarade venu des banlieues qui s'extasiait sur le parler des quartiers comme on dit. Où l'on ne dit plus cinéma, ni même ciné, mais "ness" et que c'est super.
Alors oui, la langue française n'étant pas une langue morte, il est normal qu'elle évolue.
Mais non, réduire le nombre de mots du langage de tous les jours, en en réduisant de surcroit le nombre de syllabes, revient à accepter d'oublier de parler, d'articuler, pour ne plus s'exprimer que comme des singes. OU AH BOU GRA. Super.
Mais je ne désigne pas comme coupable que les jeunes des banlieues. Non. Les cols blancs qui usent de termes anglosaxons à la mort-moi-la-bite comme "impacter" au lieu de dire influencer, affecter, engendrer, induire et j'en passe, sont tout aussi coupables de médiocrité verbale. Ils peuvent se foutre de Ségo et de sa bravitude, mais dire impacter sans savoir en exprimer l'idée dans sa langue natale c'est de la merde. Autant dire "truc" ou "stroumphement" à chaque phrase. Voilà.

Maintenant au sujet des disparités de niveau entre les gens, il est évident que lorsque je lis des messages avec des fautes si grosses qu'un enfant de primaire oserait à peine les faire, non seulement ça ne me donne pas l'envie de lire, mais en prime ça fait passer l'auteur pour un con. Clairement. Quitte à passer pour une personne arrogante. Et j'en viens donc à un autre point : trop bien parler, est parfois un inconvénient. En usant d'un langage châtié, même naturellement, l'interlocuteur qui n'y à pas accès peut se sentir insulté. Ainsi, s'il convient de parler justement parmi des cadres, il est préférable inversement de parler comme un illettré dans les quartiers un peu paumés. Et encore, je dis parmi les cadres, mais même parmi eux, il faut prendre garde de ne pas froisser les sensibilités en usant de mots qui laissent à l'interlocuteur une sensation de mal comprendre, et d'être pris pour un sot. Sans parler de la longueur des phrases... je ne le sais que trop bien, mes phrases sont trop longues pour 98,8% des gens et ne sont ni lues ni comprises, alors qu'elles ne me semblent pas si incompréhensibles que cela. Ajoutons quelques mots qui ne sont pas parmi les 500 du langage courant du crétin moyen, et me voilà ni lu ni écouté, encore moins entendu. ( ce qui est une faute de ma part si je ne me mets pas au niveau de mon interlocuteur, certes. )

Ceci étant, ce qui m'inquiète, c'est qu'il semble communément admit dans la pratique, que celui qui s'exprime comme un chef naturel - donc comme modèle, le fait avec peu de mots, des mots simples, des phrases courtes, directes, sans fioriture. Perso je trouve ça naze. Mais faut croire que c'est pas juste une mode, que c'est la base pour se faire obéir : des phrases simplifiées, sans équivoque. Sans même le mot "équivoque" dedans en fait. Sujet, verbe, complément. Quelques centaines de mots tirés des dizaines de dizaines de milliers possibles, pour être bien sûr qu'il n'y ait ni flottement ni zizanie dans les rangs de l'auditoire. Super. T_T

( donc non, il ne faut pas simplifier, sauf à accepter d'emblée de devenir nous-même un jour le tiers monde des pays en voie de développement devenus développés. )

PS : le langage dans sa complexité et sa richesse est la première chose qui nous distingue des autres animaux. Avoir une activité pour être en bonne santé, ou apprendre à programmer sans être foutu de savoir faire du feu et s'exprimer intelligiblement dans sa langue natale, c'est de la merde. Je le dis comme je le pense.
PPS : je laisse à d'autres le soin de développer sur des thèmes comme "on ne peut pas se connaître si on ne sait pas s'exprimer" ou "sans les mots il ne reste que la violence".

vendredi 1 novembre 2013

Bonne phrase #2

J'ai des hommes défendant les femmes plus que les hommes, une image d'hommes émasculés qui ont honte d'avoir un pénis et qui mettent la femme sur un piédestal. Donc des hommes qui ne sont pas pour l'égalité mais la domination de la femme, des hommes brisés et châtrés par une éducation les ayant culpabilisé d'être des hommes.

Autant ça me choque pas que les femmes défendent leur chapelle et les mecs la leur, ou que les uns et les autres militent pour une vraie égalité, autant les hommes qui prônent "les femmes au pouvoir" comme réponses aux problèmes de société ça ne fait que démontrer le problème qu'ils ont avec leur propre identité.

samedi 7 septembre 2013

De la beauté

Je m'imaginais expliquant au frère d'un très bon ami, concernant sa beauté, qu'elle était en définitive inutile à l'humanité. Mais campons le décor que vous compreniez.

Il est jeune, grand, et beau comme un dieu grec au point que toutes les femmes, jeunes ou vielles, se retournent sur son passage.
Mais mis à part cette qualité qui lui accorde prestance et assurance, faisant de lui le parfait mâle alpha, du moins en apparence, a-t-il en lui de ces qualités qui font de lui un être évolué ?

Souvenez-vous... l'humanité s'est construite entre autre, sur son besoin pour survivre de développer des atouts permettant de surmonter ses carences. L'être humain comparé aux animaux contre qui il doit combattre pour survivre dès l'aube de son histoire, n'a ni la force ni la résistance pour lui. Son cerveau lui permis de compenser ses faiblesses et ainsi, de fil en aiguille, l'humanité se fit. 

Reprenons à présent ce bellâtre. Jeune, insouciant, la vie devant lui, les femmes déjà pour lui, la force présomptueuse de l'adolescence toujours là, nous pouvons pour ainsi dire, qu'il n'a qu'à se baisser pour ramasser ce qu'il n'a pas eu à travailler pour l'avoir. D'ailleurs en bon vendeur de voiture delux-d'occasion, il n'a ni participé à la conception ni à la production des dits véhicules, et se contente de vendre ce qui ne lui appartient pas ( dépôt vente il me semble. ). 
... a-t-il eu seulement à savoir lire et écrire correctement, calculer comme il se doit pour pouvoir parvenir à faire cela ? non. Ses gênes étant favorables, il n'a pas eu besoin d'avoir en classe un bon bulletin. Pas besoin de diplôme. Même pas besoin de fonds pour obtenir la confiance qui serait refusé à un sub-saharien. 

Et bien j'affirme que ne devant pour subsister développer aucun talent de plus que ceux que la nature lui a donné, par soucis d'économie d'énergie il n'en développera pas pour se consacrer plutôt à sa prospérité ludo-sexuel et de fait, il n'apporte rien à l'humanité ( sinon que des gênes qui ne favorisent aucun développement personnel humain ). Triste destin pour notre espèce animal que de devoir encore compter sur la volonté des femelles d'avoir un si beau mâle alors que ce n'est en rien un gain, ni pour elle ( tromperie, superficiel ) ni pour la société. Merci le génome humain, d'avoir prévu son auto-destruction avant que nous fassions sauter la planète.

samedi 13 juillet 2013

Ces érudits scientifiques du web ( aka les nouveaux messies )

Tout d'abord, je prends soin de vous faire savoir que je ne valide pas le contenu du site http://www.intelligence-humaine.com, puisque c'est de lui que je veux parler, et des auteurs qui prennent possession comme lui d'un nom de domaine pour promouvoir des "idées sérieuses et scientifiquement avérés".

Je vous laisse donc visiter http://www.intelligence-humaine.com, avant de revenir poursuivre la lecture de mon post...

...Alors pourquoi ? mais WTF ? Tous les classiques du trompe-l'œil scientifique sont-ils présents sur ce magnifique site ?

- Une introduction sommaire faite du vœux pieu de l'objectivité « sans compromission à l'idéologie et au politiquement correct » ( rien de moins )
- Suivit d'un diaporama "pour les nuls" sur ce qu'il faut bien comprendre avec,
- Des citations d'auteurs illustres prises hors contexte au compte de l'auteur du site
- Des menus racoleurs
- Une avalanche de chiffres invérifiables
- Pas de confrontation d'études
- Des conclusions sinon toujours partisanes du moins franchement rapides.

Ajoutons à cela :
- Une "équipe" de rédacteurs non présentée
- Un nom unique - Jean Hansen - inconnu de Google et probablement des revues scientifiques ( Facebook n'en est pas une )
- Un Livre d'Or haut en couleurs.


Une question en fait, a déclenché mon désir d'écrire en retour : Est-il donc suffisant de tenir un discours "construit" contredisant celui du politiquement correct pour qu'il se pare des atours des plus grandes révélations et découvertes scientifiques ?

mardi 18 juin 2013

Consummation

Civilisation de la consommation, civilisation qui se consume.
Alors qu'il n'y a pas si longtemps l'on produisait ce que l'on consomme, y compris dans les rares moments de temps libre et de divertissement, aujourd'hui l'on ingurgite de plus en plus et l'on sait créer de moins en moins.
Avant alors que pour s'amuser l'on jouait soi-même de la musique, et l'on fabriquait ses propres jouets de fortune, l'on en est réduit à devoir compter sur ce dont la grande distribution nous abreuve, tels des canards gavés en batterie.
Notre société peut-elle y survivre ? Je ne crois pas.

dimanche 16 juin 2013

Extrait

J'ai souvenir d'une analyse de sociologue qui expliquait fort bien que les chaînes publiques ne doivent surtout pas être trop spécialisées ( même si depuis son explication déjà lointaine, elles le sont devenues un peu en se partageant le travail. )

En gros sa réflexion est que les médias généralistes ont à l'échelle de la société un rôle de lien social. Une série comme les experts, le JT bien sûr, le film du dimanche, des émissions comme des racines et des ailes.. un évènement sportif, autant de références culturelles et d'actualités communes pour des gens d'horizons très divers et de toutes les classes sociaux culturelles. Autant de sujets de conversations et de goûts communs développés potentiellement, et ce malgré l'âge et les revenus, etc.
Bref cela participe à la cohésion sociale : une langue, des références communes, des goûts partagés.

À contrario trop d'émissions élitistes ou simplement trop ciblées morcellent la culture et accentuent l'incompréhension entre les gens avec de moins en moins de choses à se dire. ... et ne rien avoir à échanger c'est le premier pas vers le conflit. D'où le fait que la télévision publique doit, même si elle n'est pas la seule, proposer en premier lieu des émissions intéressant le plus grand nombre, sans perdre de vue la valeur culturelle et l'information certes, mais avec des spectateurs.

mercredi 10 avril 2013

Droit sinon devoir de réponse

Je repensais depuis plusieurs semaines à cet article que j'avais lu. Chronique from the Asylum, du Shinning's man, dans Metallian. J'achète en kiosque chaque numéro de ce magasine depuis qu'un pote m'a dit un jour de 1996, "tiens y a une nouvelle revue avec un CD excellent pour 18F" ... ou peut-être 16*. Je sais plus, mais c'était vraiment pas cher au regard de ce que certains CD coûtaient déjà. ( 160F Anthrax, fallait vraiment que je l'aime ce groupe... )

Mais revenons à nos moutons. Noirs.

Cela fait donc quelques années, que j'attends la sortie des Metallian, préférant aller au bureau de presse local quitte à demander à ce qu'il mette en rayon un nouveau titre. Plus longtemps encore, que je garde religieusement un vieux hors série d'un concurrent datant de 91 ou 92, de ce qui serait appelé ensuite le Big 4. Et je vous passe la joie que j'éprouve lorsque je mets la main sur une version authentique de l'édition française à la pochette verte de Ride the Lightning.

Seulement voilà, comme d'autres, je me suis mis au numérique. Pas que j'aime pas les vieux vinyles, je viens d'ailleurs vous dire le contraire. Juste que je suis plus un gamin qui peut acheter les Maiden, Metallica et autres Anthrax à l'aveugle. Seventh Son, le Black Album, Sound of a White Noise sont passés par là, apportant à leur sortie la petite amertume de constater que même les pointures ne me satisfont plus à coup sûr. Alors je me suis mis à traîner à la médiathèque, découvrant des perles pour une somme modique m'amenant à acheter une réédition numéroté de Satan Joker, enrageant lorsque je loupe en occasion un picture disc découpé de Megadeth parce que j'ai pas 8£ sur moi, et j'en passe... Maintenant ? Maintenant à la place je file écouter sur Youtube pour me faire une idée. Je découvre non moins émerveillé un Jaccob's Ladder, j'explore la toile, j'affine mes goûts au détour d'un lien contextuel. Et si ça me plaît vraiment, même que ça m'arrive de chercher une édition collector.

Acheter comme un dévot ce que le "bon" disquaire du coin a, n'est pas ma façon de faire. Avant, on avait les platines double k7. Déjà taxées au passage pour la SACEM. Même si on s'en servait pour s'enregistrer soi-même. Puis le CD-Rom, bien vite taxé lui aussi pour cette même raison, même si les détracteurs du droit à la copie privée oublient cela. Enfin le MP3, et sa capacité à délivrer du son dans nos oreilles plus vite que jamais. Plus vite dans nos crânes, plus vite dehors aussi. Fini l'époque où l'on pouvait se mentir sur la qualité d'un album pour se convaincre de pas s'être fait entubé de l'avoir payé. Fini aussi pour partie la découverte d'un groupe entres potes. Certes. Maintenant on avale d'une façon plus froide voir clinique ce que l'on découvre. On zappe, on exige d'être immédiatement pris en otage de ce que l'on écoute. Certains n'achèteront rien, combien tomberont sous le charme d'un groupe qu'ils fonceront voir en concert arborant avec fierté leur dernier T-shirt ?

Le téléchargement illégal tue l'industrie de la musique ? DE LA MERDE. L'industrie qui veut nous faire payer ce que l'on écoutera pas longtemps, peut-être qu'elle y passera et encore j'en suis pas sûr ce serait trop beau. La musique elle-même ? Il va me falloir de meilleurs arguments M. Kvarforth. Il est établit pour la culture d'une manière générale, que le public qui consomme, le fait par les différentes opportunités qui s'offrent à lui. Pas juste gratuitement ou illégalement. C'est vrai pour ceux qui fréquentent les bibliothèques, ils ont leur propre collection. Les cinéphiles avertis ne se contentent pas de la soupe déversée dans les multiplex, ils braveront les zones DVD pour avoir une édition introuvable, rôdant du bureau sur toutes les plates-formes de téléchargements qui passent... et les fans de musique sont-ils plus dociles envers les distributeurs ? La mauvaise plaisanterie que voilà. D'autant que le marché de l'occasion regorge de perles rares, de joyaux véritables... tous revendus sans que ni artistes ni les maisons d'éditions ne touchent un kopeck.

Vous trouvez qu'un album de qualité ( comprendre, qui mérite d'être acheté ) qui sort aujourd'hui est vendu à moins d'exemplaires qu'un Peace of Mind ou qu'un Symbolic ?  Sérieux ? Ben j'attends les chiffres. Et pas ceux des majors qui viennent avec leur larme de crocodile nous dire qu'ils sont en train de crever.

Notez qu'ils "doivent" avoir raison puisque la loi puni potentiellement plus sévèrement les pirates qu'une personne agressant gratuitement un passant l'envoyant à l'hosto. 3 ans de prison et 300000 € d'amende, encouru par les pirates, excusez du peu, y compris pour des œuvres qui ne sont plus disponibles dans le commerce.

Sur ce bonne réflexion avec cette "partie 2" officieuse en contrepoids de ce qu'un artiste aigri peut avoir à dire de pas réussir à vivre de son art sans à coté.

Benoît, 39 ans, obscur metalleux gaulois parfaitement inconnu.

*en fait 15F, numéro de juin 96.

Le ruisseau et la sardine

Le ruisseau s'ennuyait. Il n'y avait plus de poisson au cœur du cours d'eau.

Alors, il essaya d'étendre ses bras, mais ceux-ci avaient bien sur mal à traverses les villes et les grandes rues noires pour explorer les mares et les étangs.

Une nuit, alors qu'il rêvait à la compagnie qu'il trouverait - serait-elle une sirène ? - il entendit un rire. Un petit rire, léger et cristallin qui venait d'un bois non loin. Un petit rire de sardine et le ruisseau frémit de joie en écoutant cette voix. La surface de son eau ondulait comme bercée par le vent, suivit un ancien chemin. La sardine serait-elle là ?

la Terre, le Diable, et le Feu

"[...] et ainsi s'en reviennent les Gardiens qui nous préservent de l'Apocalypse."
Ou comment ceux qui bougent jamais leur cul pour descendre dans la rue contre les dictatures, se levèrent.

Car oui, c'est bien de ceux-là que je vais vous parler.
Ceux qui descendirent - ou montèrent, c'est selon - à Paris, le dimanche 13 janvier 2013.

À la base j'avoue, j'étais plutôt contre le mariage pour tous. Et l'un dans l'autre* j'avais sensiblement le genre d'arguments que les manifestants ont, quoi que sans moralisme ni avis aussi tranché. Le mariage c'est un homme une femme, c'est la norme, il y a d'autres dispositifs légaux par ailleurs, en gros.

Mais de voir ce petit monde bien propret marcher dans la rue non pas lutter contre la perte d'un droit, mais pour interdire qu'il soit partager avec des gens différents d'eux, m'a fait changé d'avis :

Au nom de quoi se faire un devoir de manifester pour qu'une communauté ne puisse avoir la vie la plus normale possible, avec les mêmes droits, les mêmes devoir ?

Cette marche contre le mariage gay et lesbien m'a énormément gêné. Pour ne pas dire choqué.
D'abord parce qu'il m'a renvoyé l'image de mon propre avis dans les dents. Celui que je pouvais avoir avant. Celui qu'une société m'avait amené à avoir depuis l'adolescence sur ce que l'homosexualité était tolérable mais non souhaitable. Une manière nonchalante de la rejeter derrière un "ils font ce qu'ils veulent c'est leur cul", sous-entendu "mais qu'ils viennent pas se bécoter devant moi" alors que l'on est beaucoup plus tolérant avec un couple homme femme.
Ensuite, parce que manifester pour que les homos n'aient pas le même mariage que les autres, n'est rien d'autre que de l'homophobie selon moi. Une façon de refuser d'être mis sur le même pied d'égalité, comme si c'était dégradant, comme si ça dévalorisait le mariage auquel ces manifestants tiennent tant. Il n'y a pas à tortiller : considérer que les homos ne peuvent avoir les mêmes droits et devoirs est homophobe. On peut toujours se cacher derrière le droit de l'enfant, ou argumenter qu'un gay peut se marier avec une lesbienne si ça lui chante, le mariage c'est l'union de deux personnes qui s'aiment. Considérer que c'est plus normal de se marier avec une personne de l'autre sexe sans l'aimer qu'avec la personne que l'on aime qu'elle qu'elle soit, est un combat d'arrière garde. Le genre de combat perdu d'avance que mènent les royalistes pour le retour de la monarchie, avec tout ce que cela suppose de privilèges des classes et de supériorités des valeurs passéistes sur l'évolution de la société.

Alors merci d'avoir manifesté, ça m'a ouvert les yeux sur le poids de mon éducation catho et le rejet de la différence qu'elle implique. Sur ce aimez-vous les uns les autres et bonne bourre !

* expression plutôt bien placée considérant le sujet, je suis pas peu fier. :)

PS : oui je sais le titre n'a à priori rien à voir. Ou pas. À chacun de faire en sorte que ce type de manifestations ne soit un pas de plus vers une nouvelle inquisition.
 

dimanche 25 mars 2012

Le coût de la vie

Si l'on considère que tout à chacun à le droit de vivre, la vie ne devrait-elle pas tendre vers un coût zéro ?

De cette question, je me dis aussitôt qu'il y a vivre et survivre. Mais à moins de ne pas être choqué par un retour de l'être humain au simple état de bête, il est évident que survivre ne suffit pas.
Je ne parle donc pas simplement de survivre, mais bien de vivre.

Que le superflu coûte, cela n'a en soit rien de surprenant, même si étant superflu on peut se dire qu'il est alors d'autant moins intéressant qu'il coûte. Mais ça, il y aura toujours des publicitaires pour nous le faire acheter.
Mais qu'en est-il de la culture ? celle qui nous cultive, nous élève au-dessus des animaux ? Pourquoi devrait-on payer des grands groupes roulant déjà sur l'or, ( ce qui me fait penser aux lions qui veulent le maximum de femelles, lions qui au passage même si ce n'est pas le propos, rugissent particulièrement fort alors qu'ils ont un fort petit sexe ), pour nous cultiver, pour être plus que des fourmis dans leur termitière urbaine ?

Alors je ne dis pas que ça ne doit rien coûter que de vivre. La sélection naturelle fait que l'on doit un minimum vouloir vivre pour ne pas végéter puis se faire prendre sa place, par une autre espèce, ou son voisin.
Mais pourquoi l'argent devrait-il être le critère majeure d'une sélection "naturelle" ?

C'est quoi ces conneries de considérer que le manque à gagner des grands groupes financiers de l'industrie de la culture et du divertissement, serait du vol ? parce que quelqu'un n'a pas acheter leur disque c'est forcément un voleur ? pourtant, le disque qui n'est pas acheté est toujours dans bac que je sache. Il n'a pas disparu... Venant de cette industrie, c'est d'autant plus choquant pour qui y réfléchit, que ce qui tend à être disponible sans limite tend à avoir un coût nul. Illustration de la chose avec la peinture et la photographie : la photo d'art a toujours été moins chère qu'un tableau, en cause sa reproductibilité par opposé à l'œuvre unique qu'est la peinture puisqu'il n'y a pas de copie parfaite. Et qui plus est, avec la numérisation, l'industrie veut nous vendre des œuvres dématérialisées ( mais si possible sans interopérabilité pour nous la vendre plusieurs fois ), qui ne bénéficient même plus d'un joli support au packaging léché ( ou pas ). Pas faute d'avoir compris qu'une œuvre en série limité, telle que les séries numérotés pour collectionneurs se vendent bien... sauf que ça se vend d'autant mieux une fois la série épuisé, sans que le producteur retouche un rond, ce qui ne doit pas être totalement étranger avec le fait de vouloir plutôt nous fourguer des œuvres en masse à prix d'or mais sans le coût de fabrication de jolies galettes.

Bref, on est loin d'un coût de la vie qui tend vers zéro, mais ça vous l'aviez remarqué, et l'on doit payer d'une façon ou d'une autre le droit de vivre. Mais j'y pense, un droit pour lequel il faut payer est-il vraiment un droit ?
Alors est-ce normal, vous avez ma réponse, à vous de vous forger la votre.

mercredi 30 novembre 2011

Un peu de masculin dans ce monde de brutes.

Le pire pour un homme le concernant, et abstraction faite de son éventuelle capacité d'abnégation, ce n'est pas d'être un célibataire endurci, c'est d'être privé de l'expression de sa sexualité : de devoir se masturber. Peut importe pour lui de vivre seul et de devoir se faire à manger et se coltiner les tâches ménagères, s'il peut baiser - ou faire l'amour selon sa situation sentimentale - plutôt que de faire appel à la veuve poignet.
Pour une femme, le pire c'est de perdre le libre arbitre de son corps. Moins soumise à ses pulsions sexuelles, qu'elle transpose dans des achats compulsifs et autres rêveries chocolatées, elle n'a le cas échéant pas autant de difficulté que l'homme à rejeter son désir de sexe. D'ailleurs y penser est souvent un meilleur moment que le passage à l'acte souvent décevant, ces messieurs ne sachant pas être en phase avec elles. *Je parle bien sûr de la société occidentale moderne. Il n'en a pas toujours été ainsi, et il est encore une bonne partie de la planète où les femmes n'ont pas la chance de choisir d'être maîtresse de leur corps.

Ainsi alors que pour l'homme il est principal d'avoir une sexualité épanouie - même s'il le refoulera parfois, preuve en est qu'il n'avouera pas facilement si on le questionne sur le sujet, la réalité de son onanisme -  pour une femme il est primordiale d'être au centre des attentions de son compagnon et des hommes méritant son attention d'une façon plus générale. La femme n'est-elle d'ailleurs pas passée maître (ou doit-on dire maîtresse ?) dans l'art de la séduction, impliquant une bien meilleure maîtrise de soi qu'une capacité à assouvir le désir de l'autre ?
Là pour le coup, l'homme moderne se fait plus que jamais, mener par la bite.
Soit il tombe sur une femme émancipée avec qui il doit assumé le risque d'être un homme-objet, soit il se fait mettre la corde au cou par une dame qui ne recherche pas tant une vie de soirées érotiques au coin de la cheminée, que la satisfaction d'avoir un protecteur à l'écoute de ses désirs émotionnels (et parfois pécuniaire, osons le dire) sans avoir à s'offrir charnellement, puisqu'il est hors de question pour la femme* de perdre le contrôle de son corps.

Dans un cas comme dans l'autre, pour l'homme comme pour la femme, il semble irréconciliable de satisfaire ces deux extrêmes.
L'un doit se soumettre à l'autre  jusqu'à la rupture parfois, jouant les hommes modernes féminisés qui sait se mettre à égalité de la femme (huhu), ou la femme traditionnelle qui avec fierté réalise ses tâches ménagères (même si elle travaille)
L'autre, le dominant, peut se pavaner (si c'est un homme) d'être un mec qui en a et baisse pas son pantalon sauf pour honorer une dame, ou, si c'est une femme, d'être émancipée et ne manquera pas de s'en targuer.

Maintenant, je ne sais pas quel sort et le plus enviable sauf à prendre en compte la géolocalisation sociologique de l'individu : être une femme est sans aucun doute préférable dans une société moderne et féminisée, un homme est à l'inverse bien plus libre dans son rapport à la femme dans les sociétés à l'ancienne.


Enfin, l'un dans l'autre (sans jeu de mots sur les rapports homme/femme) le pire pour un homme reste de devoir se branler plus qu'à son tour, alors que pour une femme c'est d'avoir à donner son corps pour avoir la vie qu'elle désire.

mercredi 23 novembre 2011

Problème récurent

J'ai toujours cru que les garçons préféraient la taille de leur pénis à la classe, la laissant de coté (avec les accessoires qui l'accompagnent) pour les petits kikis. :o Non vous n'avez pas remarqué que les garçons naturellement sûrs d'être bien monté, à tord ou à raison en fait, s'en fichait pas mal d'avoir de belles chaussure (genre mocassins pointus de jeune représentent commercial aux dents longues) ?

...
...

... comment ça c'est pas le sujet ? Bien sûr que si c'est le sujet : Problème récurrent. Tout le monde sait que les gars sont obnubilés par la taille. Or, qui passerait sur des forums et les blogs le permettant pour casser les pieds d'une façon aussi quotidienne monomaniaque et revancharde ? hein ? je vous le demande et je vous le donne en mille, mais vous connaissez la réponse : un petit zizi. Parce que les frustrés dans la vie, le sont rarement moins sur le web, et inversement si l'on vit bien la taille de son pénis, qu'on est zen irl, on est zen sur le web.

CQFD. Tu n'as plus qu'à envoyer à tes compagnons virtuels ta taille (ou celle de ton copain si tu es une fille, ... ou tirer 1D20 si tu es sans copain) et leur demander la leurs. Quand ils auront répondu 23 (parce qu'il y en aura toujours une majorité non sincère on s'en doute) tu auras un sourire pour 8 jours à chaque fois que tu y repenseras.
En fait, tu renverras dans "sagueul" son "fucking problem", confronté à la réalité cruelle et crue : il est doté d'un micro pénis.
Attention, si tu réponds derrière, y compris pour expliquer qu'il y a mensonge parce qu'on ne peut pas tirer 23 sur 1D20 : Ça a beau être mathématique, cela permettra aux concernés de rebondir et vivre de plus bel dans le déni.


Dans ma prochaine intervention, j'évoquerai les conséquences de ce "problème récurrent" sur l'univers du jeu de rôle et comment l'hégémonie du système D20 tire sa force de cet idéal de 20cm. 3)

dimanche 13 février 2011

Complainte du barde trompé

* petit air entrainant *

On la croise parfois dans les bois,
on la croise parfois parfois
on la croise et l'on y voit

le barde avec elle à son bras
le barde avec elle sous les draps

et que lui fait-elle pour cela ?
lui jouerait-elle du hautbois ?
non point messire mais l'on y croit

cette jouvencelle n'est plus pucelle
et l'on sait bien qu'elle les tient bien
les instruments roses ou dorés
si bien en bouche ou dans la main
la piécette d'or n'est point volée
quand bien même les bourses vidées

aujourd'hui barde était bel ami
demain il ne sera plus dans son lit

car la donzelle préfère pucelle
ou bien encore peau verte dit-on
oui mais alors que font-elles ?
qu'elle est la fille qui fait le mari

c'est Merdeline qui tient rapine
et moi le barde j'en ai perdu là...
raisooonnn !

Trompé je suis,
blessé aussi,
par jouvencelle qui a ziziiiinneeuu
*ourg*

mercredi 17 novembre 2010

Dur réveil

Se réveiller un jour sans ses jambes. Voilà un peu la sensation que me provoque ma brutale prise de conscience de vieillir. Dois-je en tirer un constat pour autant ? Rien de moins sûr en fait. Possible aussi que cela soit vécu par tout le monde mais avec plus de pudeur. Mais la pudeur parfois fait défaut, lorsque l'on ressent trop vivement les choses.
Alors, comment est-ce possible de se réveiller de dix ans de vie comme s'il s'agissait de dix mois ?

La routine d'une vie simple, parfois triste parfois belle, le plus souvent pleine de trois fois rien. Fini le rythme effréné des années estudiantines passées à courir après le temps, et me voilà déjà dix ans plus tard. Rien de dramatique si ce n'est le sentiment de n'en avoir rien fait, même si ce n'est pas tout à fait exact. Mais ne pas avoir fait assez alors qu'il semble trop tard pour en profiter.
Demain, je serai peut-être à mon prochain réveil incapable de marcher alors que je voudrai courir.

mercredi 13 octobre 2010

Lhodolë III

C'est l'histoire de Lhodolë III, roi d'un paisible petit royaume, qui était caché aux yeux du monde par une grande forêt.
Un jour d'automne, un étranger vint. Un marchant semblait-il.
Le roi lui offrir l'hospitalité et un banquet fut donné, afin que tous puissent entendre les récits de cet homme. Toute la ville était présente, tant les visiteurs étaient rares.
Mais pendant la fête, le voyageur lança un sortilège qui pétrifia toute l'assemblée, à l'exception du roi. A Lhodolë, il ordonna de lui donner son trône, sans quoi il ne régnerait plus que sur un cimetière.
Le roi était furieux d'avoir été ainsi trompé, mais ne pouvait pas laisser ses sujets pétrifiés. Le perfide individu lui laissa le reste de la nuit pour réfléchir, et se retira dans les appartements royaux.
C'est alors qu'un garçon, rentra dans la ville. Il était allé se promener dans la forêt le matin même, et s'y étant attardé, il ne savait pas qu'un étranger était venu dans la journée. En arrivant sur la place du palais, il vit tous ces gens frappés par le maléfice.
Une heure durant, il chercha ses parents, et les trouva eux aussi transformés en statues. Il tomba à genoux, terrassé par le malheur. Toute la nuit durant, il pleura aux pieds de ses parents, et au petit matin, mourut de chagrin. Alors que la vie venait de le quitter, son corps se mit à rayonner d'une blanche clarté, jusqu'à n'être plus qu'une lumière aveuglante. Le roi qui était toujours sur son trône, se cacha le visage pour ne pas perdre la vue. Lorsqu'il put ouvrir ses yeux, le sortilège avait disparu, et les villageois revenaient à la vie. Les parents du jeune garçon, virent alors le corps sans vie de leur enfant, et toute la ville pleura avec eux.
Le roi leur jura alors que ce crime ne resterait pas impuni. Il courut chercher le coupable, l'épée au clair, et lui trancha la tête dans son sommeil. Puis Lhodolë alla creuser une tombe pour le jeune garçon, et l'y enterra avec la couronne.
Afin que plus jamais une telle chose ne se produise, le roi fonda un ordre de chevaliers.
Il lui donna le nom de Belthil, "éclat divin". Il laissa le trône à son fils, puis partit sur les routes avec une partie de ses chevaliers, pour combattre les ténèbres. Les autres devaient protéger la ville, et former de nouveaux chevaliers.
Lhodolë mourut quelques années plus tard, dans une bataille, mais l'ordre existe toujours, et livre encore bataille pour défendre la lumière.

La boîte de l'oubli

Une jeune elfe, venait de perdre son époux ainsi que leur enfant dans un pillage. Des brigands avaient incendié son village, massacrer ses habitants. Ils la laissèrent pour morte après lui avoir fait subir les pires choses. Elle était là, les bras en croix, allongée dans les cendres.
C'est alors qu'elle entendit la voix d'une femme, douce comme une caresse :
"Jamais les dieux n'auraient dû laisser pareil drame se jouer. Je ne puis te rendre les tiens, mais je peux te rendre ta vie.
Prends la branche la plus tendre d'un cerisier, et tailles dans ce bois un simple cube. Avant qu'il ne sèche, tu déposeras dessus de la rosée, et les larmes d'un être béni, libre de tout mal. Voici les miennes, car elles ont ce pouvoir dit-on…
Une foi tout cela fait, chacune de tes larmes qui tombera sur le cube, emmènera avec elle le terrible souvenir. Ainsi tu pourras continuer à vivre."
La jeune femme se redressa, et trouva dans sa main une petite fiole contenant un liquide plus transparent que la plus pure des eaux de montagnes.
Elle alla cherche le cerisier, y tailla un cube dans la branche la plus tendre. Elle attendit le matin, et le baigna dans la rosée. Puis elle ouvrit la fiole, et versa les larmes qu'elle contenait sur la boite d'oubli.
Pendant quelques instant, elle crut ne plus avoir de larmes à verser, tant elle avait pleuré ces derniers jours. Mais la douleur était très forte, et une larme coula sur sa joue. Elle la recueillit dans sa main, et la déposa sur le cube de bois.
Ses yeux se révulsèrent alors, et elle fut prise de convulsions. Elle hurla toutes ses peines, alors que la larme disparaissait dans la boîte. Puis elle s'évanouit. A son réveille, elle ramassa machinalement le cube, et se releva. Elle avait oublié ses souffrances, le pillage et sa famille morte. Elle avait de nouveau le cœur léger, et partit sur la route continuer sa vie.

Le gardien de l'entre deux

En un temps oublié, un jeune barde qui convoitait la puissance des mages, perdit son âme dans sa ténébreuse quête. Les dieux l'exilèrent dans une forêt située entre deux mondes, en lui disant ces mots :
"Ta jeune vie, aussi courte qu'elle soit, n'est qu'une suite d'atrocités depuis que tu cherches à faire tiennes les puissances noires.
Nous t'exilons en un lieux où tu pourras te confronter à ceux qui, comme toi, se sont laissés ronger par les ténèbres.
Pendant ton repentir, tu seras le gardien d'une forêt sans vie, perdue entre deux mondes. Tu devras en défendre la sortie, et seuls les cœurs purs tu laisseras passer, sans jamais pouvoir les suivre.
Maintenant te voilà l'immortel que tu désirais devenir, et tu as l'éternité pour penser à tes actes."

jeudi 21 janvier 2010

La libellule et le papillon

Deux frères se promenaient dans une forêt. Le plus jeune était toujours en train de courir, le plus vieux voulant toujours lui faire des misères.
Ce jour là, ils se perdirent et furent séparés.
Le plus jeune pris peur, il entendait encore la voix de son tyran qui le pourchassait, et s'enfonça plus encore pour se cacher dans la végétation. Le méchant grand frère ne pensait qu'à la punition qu'il allait lui donner pour l'avoir obliger à courir, et lui faisait savoir en criant sa colère. Bientôt il comprit que son frère lui avait échappé, et voulant rentrer, il s'aperçut qu'il était perdu.
Le plus jeune quant à lui, n'entendant plus son tortionnaire de frère, sortit du buisson où il avait trouvé refuge. Attiré par le bruit clair d'un court d'eau, il alla y étancher sa soif. Alors qu'il était penché là, à contempler le ruisseau, une libellule vient se poser sur un rocher juste à coté de lui. Il n'osait la toucher, de peur de lui faire peur et qu'elle parte, le laissant seul dans cette forêt. Il ne pouvait détacher son regard des reflets dorés projetés par l'insecte.
Pendant ce temps, son grand frère tachait de retrouver le sentier qui l'avait conduit là. Il était furieux, comment son imbécile de frère avait pu lui faire cela se disait-il. Car il en était responsable aux yeux de ses parents, et savait qu'une punition l'attendait à son retour. Plutôt que de rebrousser chemin pour le chercher, son esprit tortueux lui souffla bien vite qu'il avait pris la bonne décision. Il n'aurait plus à supporter son frère dans ses promenades. Il marchait lentement, un sourire mauvais aux lèvres. Son regard fut soudain plus cruel encore : il venait de voir un merveilleux papillon sur une fleur à quelques mètres de lui.
Son petit frère de son coté, venait de se lever. La libellule ayant repris son vol le long du ruisseau, il la suivait ne pouvant se résoudre à la voir partir. Après une petite trotte derrière l'insecte, il reconnut un des sentiers qu'il empruntait chaque jour pour l'école, et rentra bien vite chez lui raconter sa merveilleuse rencontre à sa mère.
Le grand frère, lui, s'était approché du papillon pour le toucher. A peine eut-il effleuré les ailes que leurs jolis motifs s'effacèrent. Pensant que le papillon avait fait cela pour se moquer de lui, il abattit sa vilaine main sur lui pour se venger. Le papillon voulut s'envoler, mais ses ailes avaient été grandement endommagées par le garnement et il ne put éviter le coup.
Son frère venant de raconter ses infortunes et la belle libellule, les parents partirent à la recherche du méchant garçon mais ne le trouvèrent point, ni ce jour là, ni les suivants.
Il ère encore dit-on, dans les bois et les forêts, à la recherche d'une victime à martyriser. C'est sans doute pour cette raison, que les petits elfes sont sages et aiment la nature. Ils savent qu'elle les protégera temps qu'ils la respecteront comme leur mère, et mangeront leur soupe bien gentiment avant d'aller se coucher.